Noirs, thrillers, polars

Fil des billets - Fil des commentaires

lundi, août 23 2010

Tony Hillerman - L'Homme squelette

Aventures en pays hopi et navajo, sous le patronage du lieutenant Leaphorn, désormais retraité et somme toute peu présent dans le roman, sinon en ouverture, dans l’épilogue, et à l’occasion d’une conversation hors du temps avec un vieux boutiquier madré oublié au fin fond de l’Arizona. Où il est question de diamants.
Lesquels sont l’objet de la quête de quelques personnages peu recommandables, et d’autres beaucoup plus sympathiques – des gentils et des méchants, en gros, et ainsi raisonne justement l’un des méchants du roman - autour de la figure de John Clarke, diamantaire disparu en 1956 dans un crash aérien au-dessus du grand canyon, avec sa mallette remplie de diamants menottée à son poignet gauche, et sa bague de fiançailles. Sa fille putative recherche donc son bras, pour prouver son droit à l’héritage, la fondation qui l’a spoliée cherche à le faire disparaître (le bras), et Cowboy Dashee, son copain Jim Chee, et Bernie Manuelito, fiancée d’icelui, cherchent à retrouver la source de ces diamants pour innocenter un cousin hopi un peu simplet de Cowboy, détenteur d’un des fameux diamants et pour cette raison inculpé à tort de hold up.
Montage cut de scènes avec les uns ou les autres, narrateur omniscient, rites hopis ou navajos et légendes indiennes, randonneurs plus ou moins recommandables en territoire sacré au fond du Grand Canyon, une certaine négligence élégante dans la construction globale, cela fait une lecture de vacances agréable, sinon inoubliable. C’est chez Rivages Thriller (n’exagérons rien), et, attention rare et pourtant tellement utile ! les traducteurs y ont adjoint une carte et un lexique détaillé, qu’ils en soient remerciés.

dimanche, avril 18 2010

Déon Meyer - Lemmer l'invisible,

très mauvais titre (pour traduire un mot africaans « Onsigbaar »), qui ne me donnait aucune envie de le lire, d'autant moins que j’avais décidé que j’en avais assez de l’atmosphère entre enfer et apocalypse qui règne dans les thrillers. Et puis je me suis laissée prendre : parce que mon fils est fan, parce que Déon Meyer connaît son métier, et que c’est fichtrement bien construit, bien écrit, avec juste ce qu’il faut d’exotisme pour que le lecteur (la lectrice) à la vie paisible, confortablement installé(e) sur son canapé ou dans son siège de TGV (privilège rare par les temps qui courent) ait l’impression de pénétrer quelques-uns des arcanes de la vie de garde du corps, dans le monde ultra-dangereux sur le plan politique comme naturel de l’Afrique du Sud.
Bref Martin Fitzroy Lemmer est donc garde du corps, sans arme, parce qu’il est en liberté conditionnelle après quatre ans de prison.

Lire la suite...

lundi, décembre 29 2008

Deon Meyer : Le Pic du Diable

C’est la suite d’un long « road-thriller », lu il y a quelques années :  L'Âme du chasseur (titre original Proteus). Lecture qui m’oblige pour la circonstance à créer une rubrique Noirs et Thrillers, ce que j’eusse dû faire il y a bien longtemps, quand jusqu’à présent je me suis bornée au classement par langues et/ ou pays. Mais je me vois mal créer une rubrique « Littérature en langue afrikaans », qui risque de rester quelque peu vacante. D’autant plus qu’il semblerait à regarder les choses d’un peu près, que les romans de Deon Meyer, écrits en afrikaans, soit traduits de l’anglais ? Ce qui va m’obliger aussi à quelque réorganisation de mon classement, tous les Mankell, Indridasson et autres Connelly entrant naturellement dans cette rubrique. Éternel problème – si familier aux papouphiles amateurs de listes – du classement des bibliothèques.
Le Pic du Diable donc. Où l’on retrouve Thobela Mpayipheli, le géant Xhosa, ex-espion qui, dans l’Afrique du Sud d’après l’apartheid, avait tenté dans une course haletante et poussiéreuse à moto sur les routes du pays, de concilier son désir de retour à une vie paisible et familiale, entre sa compagne Miriam et le fils de celle-ci Pakamile, avec la résurgence de son passé et les soubresauts politiques de la nouvelle Afrique du Sud. Plus qu’un souvenir précis de l’intrigue, j’en ai conservé des réminiscences de paysages, de personnages efficacement croqués, le kaléidoscope d’une société multiple, fragmentée, porteuse de destruction et d’avenir à la fois, le sentiment intense qui unit Thobela au garçon de Miriam, paternité et filiation choisies sur lesquelles repose l’intensité dramatique d’un roman très brillamment construit sur un rythme haletant et sans temps morts. Le site de Déon Meyer en fournit des images ici.

Lire la suite...

vendredi, novembre 7 2008

Connelly, tiens, en passant

Un Connelly, Los Angeles river, (titre français pour The Narrows, ie les étranglements, ceux dans lesquels on a enfermé l'oued qui traverse LA et se met en fureur quand il pleut) que j'ai trouvé passionnant, je vous le recommande. Ça faisait un moment que je trouvais que sa production baissait, à Connelly, et que l'inspecteur Hieronymus Bosch finissait par m'être presqu'antipathique, à force de résoudre ses interrogations métaphysiques avec son flingue, mais là, son affrontement avec le plus grand méchant forgé par son auteur, le poète, est vraiment bien mené et je l'ai dévoré. Bonne lecture de week end. (Il y en a d'autres : Les égouts de LA, c'est vraiment très bien.)

jeudi, août 14 2008

Marcus Malte – Garden of love, chez Zulma

J’avais gardé sous le coude cette lecture, de juin en fait, thriller palpitant écrit par un jeune auteur français, qui a du style et de l’inventivité à revendre. Belle couverture sombre, sur laquelle tranche le triangle renversé du titre, et la mousse d’un jaillissement d’écume entre mer et collines.
Et puis l’épigraphe de l’éditeur : À la mémoire de Zulma / vierge folle hors barrière / et d’un louis. C’est du Corbière, un poète que j’aime. Il est plaisant qu’un éditeur se donne une épigraphe. Celle-ci ouvre des perspectives de fantaisie, de provocation, de fidélité…
Le roman, à présent. Merci à Sylvain, qui me l’offrit, et à Stéphane, le libraire, qui le lui conseilla. Roman lui aussi placé sous le signe d’une épigraphe : So I turn’d to the garden of love / That so many sweet flowers bore. On découvrira, avec le flic déchu, Alexandre Astrid, que c’est le début d’une citation de William Blake.

Lire la suite...

dimanche, janvier 6 2008

Jed Rubenfeld - L'Interprétation des meurtres

Il y a New York, en plein essor urbain et architectural, avec son pont de Manhattan à la technique novatrice, appuyé sur le lit de la rivière grâce à des caissons pneumatiques, avec ses immeubles sordides de Chinatown et ses palaces et gratte-ciel à l’architecture aussi inventive qu’éclectique : marbre, brique, verre, acier, Grèce, Gothique, Renaissance italienne, passages secrets, aquariums avec otaries !…

Il y a son maire, l’érudit George McLellan, partagé entre son intégrité et son désir d’être réélu, autour duquel gravitent les grands de ce monde : financiers, aristocrates, nababs, magnats, hommes d’action et d’argent en leurs clubs très fermés. Il y a leurs épouses et leurs filles, créatures fascinantes et infiniment désirables, infiniment névrosées….

Il y a Sigmund Freud quinquagénaire, père d’une théorie révolutionnaire sur l’origine sexuelle des névroses obsessionnelles et des névroses hystériques, qui vient, invité par une prestigieuse université du Massachussetts, apporter sur le nouveau continent ses idées dérangeantes, accompagné de ses disciples Jung et Ferenczi.

Lire la suite...

dimanche, décembre 30 2007

Ça y est pour le tome III : « La Reine dans le palais des courants d’air ». Une lecture de 2007, definitely.



Lire la suite...

vendredi, décembre 28 2007

Ouf, ça y est, fini le tome II - La Fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette, joli titre, non ?

Et au moins aussi passionnant que le premier, puisque c'est Lisbeth, et le mystère de son passé, et son extraordinaire capacité à aimanter les emmerdements majeurs et les personnages les plus inquiétants, qui est au coeur de l'intrigue.
Laquelle se déroule deux ans après celle du tome I. Cette fois, il est question de crimes sexuels et de mathématiques (il y a toujours dans ces histoires de mystère d'autres mystères tellement plus impénétrables : le théorème de Fermat !!! : Lisbeth s'est mise aux maths). La police est omniprésente, et omninefficace, si je puis me permettre. Et quelle somptueuse galerie de marginaux, de minables, de salauds et d'abrutis !

Lire la suite...

Ce qui est bien, pendant les vacances, c’est qu’on peut consacrer plusieurs heures DE SUITE à lire un pavé. Sans remords.


En l’occurrence le premier tome de la trilogie Millénium, de Stieg Larsson : Les Hommes qui n’aimaient pas les femmes, chez Actes Sud. Et qu’on sait qu’il y aura d’autres longues heures à consacrer aux tomes deux et trois, qui sait, peut-être tout à l’heure ? parce que c’est fichtrement bien ficelé, haletant, palpitant, avec des personnages complexes et attachants, même si l’intrigue brasse toutes les horreurs que l’homme est capable d’inventer pour faire souffrir son prochain (oui, je suis un peu biblique. C’est dans l’atmosphère du roman - la Suède, les pasteurs, on ne peut pas en faire l’économie, même si c’est d’économie, justement, qu’il est question, puisque le héros, Mikael Blomkvist, est journaliste spécialisé dans ce domaine).

Lire la suite...

dimanche, août 26 2007

...

Quand le téléphone sonna, Parker était dans le garage, il tuait un homme.

C'est ainsi que commence le dernier Richard Stark, Fire break

Richard Stark, c'est encore Westlake. Ce qui fait que, cette année, il a sorti deux bouquins : un histoire d'escroc versant cocasse Motus et bouche cousue et un "thriller", pour autant que c'en soit un puisque le héros est encore un malfrat, un type sans états d'âme, très doué pour les plans, comme Dortmunder, et qui tue qui le dérange -vraiment . Au début de Jimmy the kid -V'là aut'chose, Kelp tire le scénario du kidnapping qu'ils doivent accomplir d'un bouquin de… Richard Stark.

Brèfle. Habituellement, je lis plutôt Westlake, mais là, on me l'a offert, donc… j'y ai passé la soirée. Une histoire de vol de tableaux volés dans une villa hyper sécurisée avec vécés en or, sur laquelle vient se greffer une résurgence du passé de Parker, une histoire de vengeance, et la métamorphose d'un petit malfrat minable mais surdoué pour l'informatique. Très rythmé, écriture sèche et virtuose, construction habile, justesse des personnages et des "types" - et pour la lectrice du Westlake burlesque que je suis, le sentiment de lire le versant "ombre" de mes romans favoris.
Quant à Motus et bouche cousue , dont le héros est un cambrioleur malchanceux qui n'est pas Dortmunder, il appartient à la veine satirique, mais non burlesque de Westlake. A l'occasion de la réélection imminente d'un Président des États Unis, le comité de campagne, désireux d'éviter un nouveau watergate, fait appel à un cambrioleur professionnel pour aller récupérer des documents compromettants, lequel cambrioleur a été pour l'occasion sorti d'une prison fédérale où il risquait de croupir à la suite d'une fausse manipe. Le héros est attachant, c'est alerte et bien mené, il y a toujours des scènes très cinématographiques et des gags divers, et des tas de notations très bien vues sur les gens et les mœurs. Ça m'a fait aussi une soirée. Ce n'est pas un grand cru, c'est un bon petit vin.
Deux bonnes lectures de dimanche, ou de chaise longue !

mardi, août 7 2007

Autres polars nordiques

Puisque la famille Irjud l'évoque dans un commentaire, et bien que je ne sois pas particulièrement spécialiste de littérature nordique... après les romans policiers d’Henning Mankell, mentionnés plus haut et vraiment palpitants, les polars d’un islandais, Arnaldur Indridason, traduit par Eric Boury chez Métailié, La cité des jarres, La Femme en vert, La Voix. La cité des jarres, c’est moins bien que Mankell, parce qu’il n’y a pas une atmosphère spécifiquement islandaise, je veux dire qu’à part les noms, et quelques affirmations sur les meurtres à l’islandaise, on ne voit pas la spécificité des paysages ni des modes de vie des gens (alors que chez Mankell, sans pittoresque excessif, on a l’impression de visiter la Suède). Les personnages sont moins bien campés et caractérisés, aussi. Le flic, Erlendur, un quinquagénaire très déprimé, encore un, a deux assistants un peu incolores et interchangeables quoique de sexes différents. Mais l’enquête sur le meurtre d’un retraité qui se révèle un très sale type est bien menée, et nous entraîne dans des péripéties imprévues, qui tiennent en haleine jusqu’à la fin. Brèfle, ça se lit bien.

La suite de La cité des jarres, La femme en vert, est assez réussie. Le commissaire Erlendur (dont on apprend que son nom signifie "étranger") toujours déprimé, mène cette fois l'enquête sur un squelette humain découvert dans une butte éventrée au moment de la construction d'un nouveau quartier résidentiel de Reykjavik. Non loin, un surprenant, vivace et fécond buisson de groseilliers. C'est un archéologue scrupuleux aux défenses de morse qui se charge de l'exhumation, personnage pittoresque assez bien campé. L'affaire n'est pas récente, elle remonte à peu près à la fin de la seconde guerre mondiale. Le récit mêle l'enquête menée par Erlendur, bouleversé par l'hospitalisation de sa fille junkie, qui ne sort pas du coma - la "famille" d'Erlendur, c'est du gratiné, dans le genre glauque! - et ses deux assistants, (lesquels prennent tournure depuis le précédent roman) et les fait plonger dans le passé de la ville, en même temps que le narrateur reconstitue la vie d'un couple : mari tortionnaire, épouse soumise, enfants terrifiés - dont on comprend qu'il a un lien étroit avec l'intrigue.
Je suis bien consciente que mon récit est un peu laborieux, et risque de donner le sentiment qu'il s'agit d'un roman glauque et plutôt pleurnichard. Ce n'est pas le cas. Le récit est bien mené, les personnages ont de l'épaisseur et le bouquin se lit d'une traite. (Pour ceux qui ne snobent pas les polars, naturlich!)

Quant à La Voix, je l'ai lu à Noël dernier, et je n'ai guère à en dire. Argument intéressant, mais mise en oeuvre laborieuse, dommage. Une histoire de meurtre du Père Noël dans un hôtel pour touristes étrangers, sur fond de collectionneurs de voix d'enfants. L'inspecteur Erlendur, toujours dans une forme olympique, s'installe à l'hôtel où ledit Père Noël exerçait les fonctions de portier et d'homme à tout faire, dans une chambre glacée où sa fille junkie à peine repentie vient lui faire quelques visites. Ça se lit bien, même si l'intrigue s'étire un peu, et si le tressage des voix et des fils du roman est un peu lâche. Une lecture possible, en somme, mais pas indispensable. Une Voix qui a manqué de souffle...

lundi, juin 18 2007

C'est l'heure de WESTLAKE

récemment et méthodiquement republié en Rivages poche. Commençons par JIMMY THE KID!!!

Jimmy the kid est un très ancien roman de Westlake, autrefois publié, et visiblement mal traduit, chez Gallimard Super Noire, 17 francs, sous le titre de V'là aut'chose!. Il était depuis des lustres indisponible, et je n'avais pour ma part jamais récupéré les exemplaires prêtés. Or c'est le premier Westlake que j'aie lu, avec jubilation.

Première remarque importante, il appartient à la série des Westlake burlesques, pas des Westlake noirs.

2ème remarque. C'est l'un des épisodes des aventures de Dortmunder et de sa bande. Dortmunder est un escroc neurasthénique et malchanceux, mais un génie absolu du PLAN. Toutes ses aventures, avec sa bande de collègues excentriques, comme Murch, qui est taxi, vit avec sa mère, est passionné d'itinéraires (chaque fois qu'il se déplace dans New York, il tente d'expliquer aux autres par où il est passé ou va passer), écoute des disques d'enregistrements de bagnoles et boit de la bière saupoudrée de sel, toutes ses aventures donc sont des successions de plans tous plus géniaux et grandioses les uns que les autres pour récupérer des objets improbables et inaccessibles, comme l'émeraude du Balabomo (?) dans Pierre qui brûle (excellent), Folio noir Gallimard (récemment republié sous le titre moins convaincant de Pierre qui rouleThe Hot Rock, en anglais - chez Rivages, qui a racheté tous les droits de Westlake). C'est drôle, enlevé, très bien écrit…et inégal, parce que Westlake publie visiblement à peu près un bouquin par an, sous son propre nom, et sous deux pseudos, dont celui de Richard Stark.

Jimmy the kid est donc le récit, non pas d'une chasse à l'objet, mais d'un kidnapping, suggéré à Dortmunder par Kelp, autre copain-boulet, qui en a lu le récit dans un ouvrage de … Richard Stark. Lequel récit est si minutieusement mené que les malfrats n'ont plus qu'à faire comme dans le livre, intéressante variation sur Don Quichotte ou Madame Bovary. Naturellement, rien ne va marcher comme prévu, à commencer par le jeune kidnappé, un surdoué en cure chez un psychanalyste. Je suis certainement très bon public, mais ça me fait pleurer de rire.

Autres bons titres de la série: Mauvaises nouvelles, et surtout, Dégâts des eaux.

Après, il y a encore un roman de Westlake que je trouve génialement drôle, c'est Aztèques dansants. Ce n'est pas un Dortmunder, il vaut mieux le lire quand on a du temps tant ça grouille de personnages, c'est une histoire de statuette d'or volée dans une république d'Amérique du Sud, et perdue au milieu d'un lot d'imitations en plâtres éparpillées aux quatre coins de New York, les personnages principaux sont hyper attachants, c'est construit de façon très cinématographique et virtuose, et franchement, certaines scènes sont des chefs d'œuvre. Comme celle du détournement d'avion par le gardien de musée ivre, c'est du grand burlesque.

À suivre, il y a d’autres merveilles chez cet auteur.

vendredi, mai 11 2007

Un petit thriller pour l’été : "Le rêve des chevaux brisés"

(The dream of the broken horses), de William Bayer –beau titre – , chez Rivages thriller, (super collection, entre parenthèses, et désormais quasi exclusive éditrice de Westlake, dont je ne saurais tarder à vous parler...).
Après un début un peu filandreux, tant que l'on ne sait pas quel lien exact le narrateur entretient avec l'histoire, le récit devient vite très palpitant. Dans une petite ville imaginaire du Midwest, Calista, pendant un été torride, le narrateur, brillant dessinateur de portraits-robots et croquis de procès, revient sur les traces de son passé : entre bar à la mode, chroniqueurs mondains et fielleux, journalistes bruyants et superficiels, truands et flics véreux, maisons louches, somptueuses demeures et usines désaffectées, il tente d'élucider le double meurtre de deux amants dans un motel, 26 ans plus tôt. Elle, somptueuse et émouvante garce de la meilleure société, lui, petit prof de français et répétiteur de ses enfants. Mais la femme était aussi la patiente du père psychanalyste du narrateur, suicidé peu après, et l'homme, son prof de français admiré et honni. Un soupçon d'érotisme, un savant tissage du récit contemporain avec journaux et carnets d'autrefois, l'enquête, comme le récit, est bien ficelée, on s'attache aux personnages, et je n'ai pour ma part, quasi pas lâché le bouquin avant de l'avoir terminé. À vous!

Lire la suite...

samedi, mai 5 2007

Henning Mankell - Des polars venus de Suède

Puisque Julia en parle… je reprends ici des chroniques déjà anciennes, revues et corrigées. J’ai aussi consulté Wikipédia, où j’apprends que Mankell est le gendre de Bergman !
 J’espère donc que les lecteurs de romans policiers ont déjà essayé les romans du suédois Henning Mankell, et en particulier les enquêtes du commissaire Kurt Wallander, inspecteur quinquagénaire, solitaire, DÉPRIMÉ, et intuitif, à Ystadt, en Scanie, dans une Suède dont la boue est une image de la décomposition morale et sociale.

Lire la suite...

page 2 de 2 -